Un visage dans une lumière rouge...
- Pourquoi ne rentres-tu pas maintenant au village ?
- Je ne veux pas... J'ai honte.
- Personne ne sait ton histoire. Si tu veux, je t'aiderai... Retourne au village.
- Non. J'ai honte. Personne ne sait ce que je fais ici à Phnom Penh. Mais moi je le sais.
Le film se situe au plus proche de la vie, donc de la mort spirituelle d'une prostituée. L'ultime déchéance sociale se solde par l'irréparable injustice d'un processus irréversible : la destruction d'un corps.
C'est pour moi un engagement, une tentative de réparation : revenir sur mon incapacité à réagir face à l'intolérable.
Le projet du film vient de là. En moi la détresse se mêle à la colère, j'en veux à ceux qui vont voir ces “putains”, à l'indifférence, à la misère, à la bonne conscience. Alors le film ressemble à cette rage, morcelé, tranchant comme les débris d'un rêve.